Bertrand ayant accordé une place primordiale aux archaïsmes lexicaux et orthographiques (« hermite » pour « ermite »), aux néologismes (s’encolimaçonne), aux emprunts à l’ancien français (gab, chevance, soldoïer), aux régionalismes (dindelle, viédase), aux langue étrangères -le flamand (rommelpot), l’espagnol (hidalgo, gavache), l’allemand (vidrecome)-, à différentes catégories de termes techniques (en particulier de la vie militaire comme « bourguignotte »), on ne peut pleinement apprécier Gaspard de la nuit sans une étude précise de son vocabulaire et sans avoir la possibilité de distinguer les créations du poète de ses emprunts
On trouvera dans ce lexique de Gaspard de la Nuit les principaux termes qui peuvent poser des difficultés de sens ou dont nous avons voulu souligner l’originalité (graphie, emploi, etc.). Le sens que nous donnons est celui du contexte uniquement. Nous précisons dans quel(s) texte(s) le mot apparaît dans le recueil dans ou après la définition.
Ce lexique a été élaboré à partir des principales éditions critiques actuellement accessibles et de différents dictionnaires. Nous signalons nos emprunts à la suite des définitions. Nos sources principales sont :
Agneau ou
Agnel (ou
mouton d'or) : Pièce frappée
sous Saint Louis et sous Charles VII dont
l'avers est à l'image de saint Jean Baptiste et dont le
revers porte un agneau
avec la légende " Ecce agnus Dei ".
(J. Bony, op. cit.,
p. 385)
Occurrence :
Épigraphe placée avant le poème
" Le Fou ".
Aiguail :
Terme de
chasse, qui désigne la rosée demeurant sur les
feuilles. (Littré)
Occurrence :
" Les
Lépreux ".
Alguazils :
Agents de
police (Bertrand écrit toujours alguasils),
(J. Bony, op. cit.,
p. 395).
Occurrence :
" Les Muletiers ".
Amble :
Allure d'un
quadrupède (chameau, girafe, etc.) qui se déplace
en levant en même temps les
deux jambes du même côté.
Occurrence :
" Gaspard de la Nuit ".
Amphistère :
L'édition de Jacques Bony indique qu'il s'agit d'un terme
d'héraldique
désignant un " serpent ailé dont la
queue porte plusieurs têtes ". (Voir
la note 9, p. 366)
Occurrence :
" Gaspard de la Nuit ".
Appointement :
Accommodement (J. Bony, op. cit.,
p. 393)
Occurrence :
" Les
Grandes Compagnies ".
Arrieros :
Muletiers (J. Bony, op. cit., p. 395).
Occurrence :
" Les
Muletiers ".
Aumusse :
Coiffe de fourrure qui couvrait la
tête et les épaules des chapelains et chanoines.
(J. Bony, op. cit., p.
383)
Occurrence :
" La
Messe de minuit ".
Balancier : Instrument qui sert à frapper les monnaies et les médailles (J. Bony, op. cit., p. 385).Occurrence : " Le Fou ".
Banque :
Meuble sur
lequel se font les transactions.
Occurrence :
" Le Capitaine Lazare ".
Barbacanes :
Ouvertures verticales et étroites.
Occurrence :
" Gaspard de la Nuit ".
Basterne :
Mot
ancien, sorti d'usage à l'époque de Bertrand, qui
désigne un char à bœuf
mérovingien devenu litière, porté par
un mulet. (J. L. Steinmetz, p. 286 et p.
302 ; J. Bony, op. cit., p. 393)
Occurrence :
" Gaspard de la Nuit " ; " Les
Grandes compagnies ".
Baume (substantif
masculin) : " Au sens premier, suc qu'on
extrait de certains
végétaux ; par extension,
parfum " (J. Bony, op. cit., p.
399). À ne pas confondre avec son homonyme
féminin la Baume, qui apparaît dans
" La Chasse ".
Occurrence :
" Sur les rochers de Chèvremorte ".
Baume (substantif
féminin) : " Forme la plus
répandue de balme,
franco-provençal pour " grotte ", figure
dans nombre de lieux en
France. "
Occurrence :
" La Chasse ".
Becfigue :
Autre nom
des becs-fins et spécialement des fauvettes, qui se
nourrissent en automne de
raisins, figues, etc.
Occurrence :
" Gaspard de la Nuit ".
Béguine :
Ordre
religieux des Pays-Bas et de la Belgique ; les
béguines vivent, sans avoir
prononcé de vœux, dans une sorte de couvent.
Occurrence :
" Le Falot ".
Blasonné :
Orné à la
manière d'un blason (Voir la note de J. Bony, op.
cit., p. 384).
Occurrence :
" La chambre gothique ".
Bluette :
Étincelle (J. Bony, op. cit.,
p. 386).
Occurrence :
" Le Clair de lune ".
Boisselée :
Contenu
d'un boisseau (J. Bony, op. cit., p. 393).
Occurrence :
" Les
Grandes Compagnies ".
Bourelle (ou
bourrelle) :
Féminin de bourreau.
Occurrence :
" Le Raffiné ".
Bourguignotte :
Casque porté par les fantassins bourguignons. On doit
supposer que le casque
des mercenaires était surmonté ou orné
d'une branche d'épine servant d'emblème
(J. Bony, op. cit., p. 393).
Occurrence :
" Les
Grandes Compagnies ".
Boute-selle :
Sonnerie de trompette invitant les cavaliers à
préparer leurs montures (J. Bony,
op. cit., p. 395).
Occurrence :
" La Cellule ".
Brasier : Il faut donner le sens de brasero à ce mot dans " La Tour de Nesle " (M. Milner, op. cit., p. 316).
Buccin :
Gros
mollusque gastéropode.
Occurrence(s) :
" Gaspard de la Nuit ".
Cagou :
Chef de
voleurs. C'est le sens qu'a le mot dans Notre-Dame de Paris
de V. Hugo.
(Voir M. Milner, op. cit., p. 316 et J. Bony, op.
cit., p.
380-381)
Occurrence :
" La Tour de Nesle ".
Calebasse :
Fruit du
calebassier et de cucurbitacées qui, vidé et
séché, peut servir de récipient.
Occurrence(s) :
" Gaspard de la Nuit ".
Camail :
Petite
pèlerine portée par les dignitaires
ecclésiastiques, chanoines par exemple (J. Bony,
op. cit., p. 388).
Occurrence :
" Mon bisaïeul ".
Camard : J. Bony note à propos de l'emploi de cet adjectif dans " Gothique donjon… " (dans " Gaspard de la Nuit ") que " le sens habituel appliqué au nez (ou au visage) plat et écrasé suggère un luth dont la rotondité serait aplatie. " (op. cit., p. 364).
Cancre : Dans " La Capitaine Lazare ", le terme désigne un homme d'une avarice extrême, " rapace et haïssable " (Littré). (Voir J.-L. Steinmetz, op. cit., p. 292 et J. Bony, op. cit., p.375)
Capuce :
" Capuchon
pointu porté par les membres de certains ordres
monastiques (d'où capucin)
" (J. Bony, op. cit., p. 397).
Occurrence :
" L'alerte ".
Carolus :
Pièce frappée sous Charles VII (J. Bony,
op. cit., p. 385).
Occurrence :
Épigraphe placée avant le poème
" Le Fou ".
Carreau :
Coussin. (J. Bony, op. cit., p.
383)
Occurrence :
" La
Messe de minuit ".
Caule :
Petit bonnet,
en patois bourguignon. Ce vocable était traditionnellement
appliqué à la
coiffure de Jacquemart. (Max Milner, op. cit., p.
314)
Occurrence :
" Gaspard de la Nuit ".
Chaircuitiers :
" Forme primitive de charcutier : vendeur de chair de
porc cuite, ce
qui le distingue du boucher. " (J. Bony, op. cit.,
p. 381)
Occurrence :
" La
Tour de Nesle ".
Chanterelle :
Corde
qui donne le son le plus aigu dans les instruments à cordes.
(J. Bony, op. cit.,
p. 386)
Occurrence :
" La
Ronde sous la cloche ".
Charbonnée :
" Le mot désignait une côte de
bœuf ou, plus généralement, une
grillade. " (J. Bonny, op. cit., p. 380)
Occurrence : " Les
Gueux de nuit ".
Chardonneret :
Pour ce terme problématique, il
convient de se reporter à la note suivante de J.
Bony : " Le contexte
implique qu'il s'agit d'une pièce de costume, sans doute une
coiffure ;
nous n'avons pu le découvrir dans aucun dictionnaire ou
histoire du costume.
Jean Céard nous signale que les chapeliers utilisaient du
feutre chardonné,
frotté aux chardons pour faire ressortir le poil. Aucun
indice ne permet de
situer ce poème dans le temps historique : si on le
rattache à la même
époque que " Le Raffiné ",
" le damoisel de Luynes "
pourrait être le favori du jeune Louis XIII. " (J.
Bony, op. cit.,
p. 380)
Occurrence :
" Le
Falot ".
Chenil :
Terme utilisé pour un logis sale et mal
tenu. (J. Bony, op. cit.,
p. 394)
Occurrence :
Épigraphe
qui précède le poème " Les
lépreux ".
Chevance :
Ce que
l'on possède. Terme emprunté
à l'ancien français. (Voir par exemple
Nelly Andrieux-Reix, Ancien français. Fiches de
vocabulaire, Paris, PUF,
1994, p. 38 et 40)
Occurrence :
" Les
Grandes Compagnies ".
Clepsydre :
Horloge à
eau. Le nom est féminin. Bertrand l'utilise, contre l'usage,
au masculin.
Occurrence :
" Gaspard de la Nuit ".
Cornard :
Homme dont la femme est infidèle.
Cocu.
Occurrence :
" Le
Capitaine Lazare ".
Corregidor :
Officier
de justice d'une ville espagnole.
(J. Bony, op. cit.,
p. 396).
Occurrence :
" Henriquez ".
Courtil :
Petit jardin attenant à une habitation
de paysan (Littré, cité par J. Bony, op.
cit., p. 390).
Occurrence :
" Maître Ogier ".
Courtine : Dans " Le Nain ", il faut comprendre, explique J. Bony, que " le narrateur est assis dans son lit à baldaquin fermé par des tentures " (op. cit., p. 386).
Crécelle :
Moulinet
de bois formé autour d'une planchette mobile qui tourne
bruyamment autour d'un
axe, traditionnellement utilisé pour avertir du passage des
lépreux, dont on
redoutait la contagion.
Occurrence :
" Les
Lépreux ".
Crocs :
Moustaches recourbés en crochet
(Littré).
Occurrence :
" Le
Raffiné "
Crosses :
Nom donné anciennement en Suisse, en
Savoie et dans le Midi aux béquilles (M. Milner, op.
cit., p. 317).
Occurrence :
" Messire Jean "
Dindelle :
Petites cloches, en patois
bourguignon (M. Milner, op. cit., p. 313).
Occurrence :
" Gaspard de la Nuit ".
Duire :
Convenir (J. Bony, op. cit.,
p. 393).
Occurrence :
" Les
Grandes Compagnies ".
Écarteler :
Terme héraldique ; partager
l'écu en quatre (J. Bony, op. cit., p.
395).
Occurrence :
" À un
bibliophile ".
Emmi : Parmi
(ancien français fantaisiste) (J. Bony,
op. cit., p. 390).
Occurrence :
" Maître Ogier ".
S'encolimaçonne :
Il
s'agit selon toute vraisemblance d'un néologisme de Bertrand
formé sur la
locution " en colimaçon " (en
hélice). " On peut reconnaître
dans cette évocation un tableau de Rembrandt, Le
Philosophe en méditation,
qui se trouve au musée du Louvre. " (J.-L.
Steinmetz, op. cit., p.
289)
Occurrence :
" Préface "
Escarbot :
Nom de
divers coléoptères. J. Bony
précise : " On sait que ces insectes sont
amateurs d'excréments, une variété
porte le nom d'escarbot des cadavres… "
(op. cit., p. 385)
Occurrence :
" Scarbo ".
Escopette :
Arme à feu portative à bouche
évasée.
Occurrence(s) :
" préface ".
Eucologe :
Il s'agit d'un livre de prières
contenant l'office des dimanches et fêtes.
Occurrence(s) :
" Gaspard de la Nuit ".
Fabel :
En ancien français, petit conte. (J.
Bony, op. cit., p. 395)
Occurrence :
" À un
bibliophile ".
Falot :
Espèce de
lanterne ordinairement faite de toile. Par paronomase,
" follet "
évoque aussi " falot ". Un follet est un
esprit plein de malice, une
sorte de lutin familier (J. Bony, op. cit.,
p. 380).
Occurrence :
" Le
Falot ".
Fendant :
" Coup
d'épée tranchant, de haut en bas, par
métonymie : matamore " (J. Bony,
op. cit., p. 381).
Occurrence :
Épigraphe précédant " Le
Raffiné ".
Feurre :
Paille (M.
Milner, op. cit., p. 316).
Occurrence :
" La Tour de Nesle ".
Foulque :
Oiseau échassier au plumage noir,
voisin de la poule d'eau.
Occurrence :
" Gaspard de la Nuit ".
Gab :
Plaisanterie
(J. Bony, op. cit., p.393). Ce mot est
emprunté l'ancien français. Le verbe
"gaber" est " encore employé au XVIe
siècle, il est
ensuite archaïque et supplanté par ses concurrents railler,
plaisanter. "
(O. Bertrand et S. Menegaldo, Vocabulaire d'ancien
français, Paris,
Armand Colin, 2006).
Occurrence :
" Les
Grandes Compagnies ".
Gagne (de) :
Terme de
jeu désignant la carte qui emporte l'enjeu placé
sur elle (J. Bony, op. cit.,
p.380).
Occurrence :
" La
Tour de Nesle " : " Dame de pique !
de gagne ! ".
Gaufres :
J. Bony
note que les gaufres étaient en usage depuis le XIIIe
siècle et
fréquemment vendues à la porte des
églises.
Occurrence : " La
Messe
de minuit ".
Gavache :
Injure
espagnole signifiant " lâche " (J. Bony, op.
cit., p. 396).
Occurrence :
" L'Alerte ".
Géline :
Vieux mot
pour poule.
Occurrence :
" Le
Maçon ". Voir également " Ma
chaumière ".
Gélinier :
Poulailler.
Occurrence :
" Ma
chaumière ". Voir également
" Le Maçon ".
Gerfaut :
Faucon
dressé pour la chasse, le chaperon couvre sa tête
avant qu'il ne soit lâché sur
sa proie (J. Bony, op. cit., p. 394).
Occurrence :
" À un
bibliophile ".
Giguer :
Danser, se
trémousser, s'agiter violemment.
Occurrence :
" Gaspard de la Nuit ".
Giroflée
à cinq feuilles : Gifle, en langage
populaire (J. Bony, p. 377).
Occurrence :
" Les cinq doigts de la main ".
Gnomes :
J. Bony
souligne que ces petits génies laids et difformes sont
traditionnellement
préposés à la garde des
trésors (op. cit., p. 385).
Occurrence :
" Le Fou ".
Gourgouran :
En tant que nom commun, le terme
désigne une étoffe de soie des Indes
travaillée en gros de Tours.
Occurrence :
" Le
Falot ".
Grèbe :
Oiseau aquatique palmipède.
Occurrence(s) :
" Gaspard de la Nuit ", employé, contre
l'usage, au féminin.
Grêves :
" Partie de l'armure qui couvrait
la jambe. " (Littré)
Occurrence : "
Les Gueux de nuit ".
Gruerie : voir " Officier de la ".
Guèrillas : " Ce mot espagnol désignant une troupe de partisans était passé en français depuis 1808 ". Dans l'occurrence de " L'Alerte ", " comme le remarque Jean-Luc Steinmetz, il faudrait " " pour un individu, guerillero, que Littré recense également. " (J. Bony, op. cit., p. 396).
Guitarone :
Jacques Bony
note que le terme " ne figure dans aucun des
ouvrages " qu'il a
consultés et émet les hypothèses
suivantes : " peut-être Bertrand
a-t-il entendu le terme espagnol de guitarrón
(guitare mexicaine à
vingt-cinq cordes) et l'a-t-il italianisé, ou confondu avec
l'archaïque guiterne
qui désignait aux XIIIe et XIVe
siècles des instruments
de la famille du luth, utilisés en effet pour les
sérénades. Le Trésor de la
langue française informatisé donne
" guitaronne " : guitare
de grandes dimensions.
Occurrence :
" La
Sérénade ".
Haquebutte :
Lourde arquebuse montée sur un
chevalet (J. Bony, op. cit., p.
393).
Occurrence :
" Les
Grandes Compagnies ".
Haquenée :
" Mot
ancien, sorti d'usage à l'époque de
Bertrand. " Il désigne une
" jument marchant à l'amble et monture des grandes
dames ". Il semble
bien désigner ici ironiquement, par application à
saint François, un âne, comme
le remarque Jean-Luc Steinmetz " (note de Jacques Bony, op.
cit.,
p. 368).
Occurrence :
" Gaspard de la Nuit ".
Heiduque :
Du
hongrois haïdouk, fantassin hongrois dont l'uniforme
était utilisé par des
laquais de grande maison.
Occurrence :
" La
Sérénade ".
Heures :
Livre d'heures (c'est-à-dire les
prières de la journée).
Occurrence :
" La
Messe de minuit ".
Hildago :
Personnage
de petite noblesse espagnole (J. Bony, op. cit., p.
396).
Occurrence :
" Les Muletiers ".
Hymne : " Au
sens de chant liturgique
en latin, hymne est du féminin " (J. Bony, op. cit.,
p. 399).
Occurrence :
" Octobre ".
Lansquenet : À la Renaissance, mercenaire allemand.
Lanturelu :
" Refrain d'une chanson du XVIIe
siècle devenu l'expression
d'un refus dédaigneux ; le Grand
Dictionnaire Universel du XIXe
siècle cite un sizain de Scarron qui contient
cette explication :
" Ce mot en langage vulgaire,/ Veut dire : Allez vous
faire faire…/
Je ne saurais honnêtement / Vous l'expliquer plus
clairement. " Helen Hart
Poggenburg précise, sans donner sa source, que le mot avait
servi de ralliement
en 1630 aux Dijonnais soulevés contre Louis XIII ;
la Revue
rétrospective en 1834, puis Le Magasin
pittoresque en 1847 évoquent
cette insurrection mal connue " (J. Bony, op. cit.,
p. 379). Le Trésor
de la langue française informatisé
mentionne le soulèvement des Dijonnais.
Occurrence :
" Les deux juifs ".
Limbes :
" Le mot peut avoir des sens
divers ; l'un d'eux, séjour des âmes des
petits enfants morts sans
baptême, est celui qu'a retenu Bertrand " (J. Bony, op.
cit., p.
385).
Occurrence(s) :
" Gaspard de la Nuit ".
Lucifer :
En tant que nom commun, le terme
désigne l'étoile du matin (voir J. Bony, op.
cit., p. 388).
Occurrence :
" Mon bisaïeul ".
Macaron :
Il ne faut
pas confondre le terme avec ce que nous appelons aujourd'hui un macaron
(pâtisserie). Bertrand l'emploie en effet dans le sens de
macaroni (Voir la
note de J. Bony, op. cit., p. 389).
Occurrences :
" Le Raffiné " ; " La
Chanson du masque ".
Mai :
Arbre planté en mai en l'honneur d'une
personne (J. Bony, op. cit., p. 375).
Occurrence :
" Le
Maçon ".
Maille :
Pièce de
monnaie apparue sous Philippe-le-Bel, la plus petite de celles qui
avaient
cours (J. Bony, op. cit., p. 383).
Occurrence :
" La Messe de minuit ".
Main de
gloire : Il
s'agit chez Nerval (La Main enchantée)
d'une main de pendu préparée
selon un rituel magique qui permettrait aux voleurs d'ouvrir les
maisons sans
clef et d'en immobiliser les habitants pour pouvoir opérer
à leur aise. La
recette figurait dans L'Antiquaire de W. Scott,
donnée par le chevalier
rose-croix Dousterswivel. (M.Milner, op. cit., p.
319 et J. Bony, op.
cit., p.389)
Occurrence :
" L'Heure du sabbat ".
Matines :
" Premier office de la journée monastique, au lever
du jour " (J. Bony,
op. cit., p. 395).
Occurrence :
" La
Cellule ".
Meix :
Ensemble d'une
maison et de ses dépendances en patois bourguignon (J. Bony,
op. cit.,
p. 369).
Occurrence(s) :
" Gaspard de la Nuit ".
Meule :
" Large coiffure circulaire. "
On voit certains personnages bibliques ainsi coiffés dans
les scènes de
l'Ancien ou du Nouveau Testament représentés par
Rembrandt. (J.-L. Steinmetz, op.
cit., p. 292) J. Bony précise qu'il s'agit d'un
sens rare, voire d'une
image due à Bertrand (op. cit., p. 376).
Occurrence :
" La
Barbe pointue ".
Morion :
Ancien
casque léger, à calotte sphérique,
à bords relevés en pointe par-devant et
par-derrière.
Occurrence :
" Gaspard de la Nuit ".
Mortier :
Coiffure
qui distinguait les présidents des parlements et des cours
de justice (J. Bony,
op. cit., p. 383).
Occurrence :
" La
Messe de minuit ".
Officier de la gruerie : Mot ancien, sorti d'usage à l'époque de Bertrand, désignant un employé de la juridiction des Eaux et Forêts (J. Bony, op. cit., p. 368).
Offusquée : Dans " Octobre ", il faut entendre le mot au sens premier : " obscurcie, brouillée " (J. Bony, op. cit., p. 398).
Optique :
" Une
optique était une sorte de visionneuse, ancêtre du
stéréoscope, très à la mode
depuis le milieu du XVIIIe siècle,
avec laquelle on regardait des
estampes coloriées. " (Note de J. Bony, op.
cit., p. 364).
Occurrence(s) :
" Gothique donjon… " dans
" Gaspard de la Nuit ".
Oreillettes :
Il s'agit de rabats de bonnet
destinées à recouvrir les oreilles.
Occurrence :
" Le
Falot ".
Papegai :
Le terme
désigne d'abord un perroquet, puis l'oiseau de carton ou de
bois que l'on place
au bout d'une perche pour servir de but aux tireurs à l'arc
ou à l'arbalète.
Pour des précisions historiques sur le tir à
l'oiseau des arquebusiers qui se
déroulaient à Dijon, voir l'édition de
Jacques Bony, note 5, page 365.
Occurrence :
" Gaspard de la Nuit ". Pour le tir à
l'oiseau, voir également
" Le Maçon "
Panader (se)
: " Marcher avec
ostentation comme un paon, cet animal n'étant cependant pas
à l'origine du
verbe panader, qui dérive de pennade,
ruade. " (J. Bony, op.
cit., p. 381).
Occurrence :
" Le
Raffiné ".
Parangonner :
Présenter
comme modèle (vieux) (Trésor
de la langue française informatisé).
C'est également le sens que retient J.
Bony : " Helen Hart Poggenburg et Jean-Luc Steinmetz
retiennent le
sens typographique du verbe : "aligner des
caractères de différents
corps." On peut se demander si Bertrand ne tire pas du sens le plus
usuel
de parangon le refus de se poser en modèle, initiateur d'un
nouveau genre
littéraire appuyé sur une théorie,
comme c'était l'usage chez les romantiques.
(op. cit., p. 372)
Occurrence :
" Préface ".
Parfiler :
Défaire fil à fil.
Occurrence(s) :
" Gaspard de la Nuit ", " Encore un
printemps ".
Part-à-Dieu :
Part
supplémentaire que l'on prélevait sur un plat ou
sur un gâteau pour l'offrir au
premier mendiant qui se présenterait (J. Bony, op.
cit., p. 383).
Occurrence :
" La Messe de minuit ".
Pénitents
noirs :
" Les pénitents noirs de Franche-Comté
assistaient les criminels à leurs
derniers moments, recueillaient leurs corps et leur faisaient donner la
sépulture " (voir J. Bony, op. cit.,
p. 387).
Occurrence :
" Un rêve ".
Pertuis : Dans " Gaspard de la Nuit ", le terme désigne une embrasure d'une fenêtre. Dans " Les Reîtres ", le trou dans la porte servant de guichet (J. Bony, p. 392).
Pipée :
Forme de chasse dans laquelle on imite
les chants d'un oiseau pour l'attirer.
Occurrence :
" Les
Grandes Compagnies ".
Piqueurs
d'ablettes : " Il s'agit sans
doute de pêcheurs braconniers qui piquent les poissons
à la fourchette "
(J. Bony, op. cit., p. 398).
Occurrence :
" Jean
des Tilles ".
Podagre :
" Homme qui souffre de la
goutte, impotent. " (J. Bony,
op. cit., p. 375)
Occurrence(s) :
" Le Capitaine Lazare ".
Pouilles :
Chantaient pouilles :
accablaient d'injures (J. Bony, op. cit., p. 382).
Occurrence :
" L'Office du soir ".
Pourpris : Enceinte, habitation (Littré).
Occurrence : " Les Reîtres ".
Prestiges : Dans le titre du troisième livre "La nuit et ses prestiges ", le terme est pris au sens étymologique d'apparences illusoires comme dans la littérature de l'époque (par exemple chez Chateaubriand ou Nodier). (Lucien Chovet).
Prévôt :
" Le prévôt de Paris était
l'équivalent de notre préfet de police "
(J. Bony, op. cit., p.
380).
Occurrence :
" La
Tour de Nesle ".
Preud'homme : Dans l'occurrence de " Gaspard de la nuit ", le terme a le sens de " vaillant ". Dans " Maître Ogier ", il a le sens de " sage ".
Quadruples :
Monnaie
d'or équivalent aux doubles pistoles d'Espagne. (J. Bony, op.
cit., p.
396).
Occurrence : "
Henriquez ".
Rabbi :
" Maître. Ce terme
hébreu
s'appliquait aux juristes, versés dans l'étude
des Écritures ; c'est par
ce titre que ses disciples saluaient Jésus " (J.
Bony, op. cit., p.
379).
Occurrence :
" Les deux juifs ".
Rat de cave :
Mèche recouverte de cire et
repliée sur elle-même qui constitue un instrument
d'éclairage primitif.
Occurrence :
" Le falot ".
Reboutter :
En ancien français, repousser
rudement, rebuter (J. Bony, op. cit., p. 392).
Occurrence :
" Les Reîtres ".
Reître :
Le terme
désigne à l'origine un cavalier allemand
mercenaire, au service de la France,
puis le mot devient synonyme de " soudard " (J. Bony,
op. cit.,
p. 392).
Occurrence :
" Les Reîtres ".
Ribaud :
Bertrand
donne à ce mot le sens de fou (voir J. Bony, op.
cit., note 28 page
368).
Occurrence(s) :
" Gaspard de la Nuit ".
Ringrave : Voir Rhingrave.
Rit :
" Graphie
attestée au singulier par Littré " (J.
Bony, op. cit., p. 366).
Occurrence :
" Gaspard de la Nuit ".
Rhingrave.
De Rheingraf,
comte du Rhin. Nom Féminin. Culotte de cheval
très large, attachée par le bas
avec des rubans, dont la mode a été introduite en
France au XVIIe
siècle (1658) par le Rhingrave Salm.
Occurrence :
" Le Capitaine Lazare ".
Rommelpot :
" Instrument populaire des Pays-Bas constitué d'un
pot sur lequel est
tendue une vessie et à l'intérieur duquel se
trouve une baguette qui produit
des sons par frottement. " L'usage de l'instrument
[…] est souvent associé
à la mendicité, à la foire,
etc. ", ce qui laisserait supposer que le
poème est issu du souvenir d'un tableau :
peut-être une gravure
transposant une scène de genre portait-elle une
légende où figurait le nom de
l'instrument. " Selon une autre source, il s'agirait d'un
instrument " propre
à la Flandre et utilisé dans la
période de Noël " (J. Bony, op.
cit.,
p. 374).
Occurrence :
" Harlem ".
Rouillot :
Nom du
battoir à lessive en patois bourguignon (Max Milner, op.
cit., p. 313).
Occurrence(s) :
" Gaspard de la Nuit ".
Routier :
Soldat
devenu bandit de grand chemin (J. Bony, op. cit.,
p. 393).
Occurrence :
" Les
Grandes Compagnies ".
Rubis :
L'emploi du
terme dans " Le Raffiné ", signifie, note
J. Bony, que le personnage
a des " taches ou excroissances séniles sur le
visage " (op. cit.,
p. 381).
Occurrence :
" Le Raffiné ".
Rufien :
" Bertrand utilise l'orthographe donnée
également par Littré ; on
écrit plutôt aujourd'hui ruffian ".
(J. Bony, op. cit., p.
375). Synonymes : débauché,
proxénète.
Occurrence :
" Le Capitaine Lazare ".
Sabler :
Boire tout
d'un trait.
Occurrence :
" Le Capitaine Lazare ".
Salamandre :
Dans "
Gaspard de la nuit ", le terme désigne le
batracien, alors que dans les
deux autres occurrences, il renvoie également à
un " esprit du feu ",
conformément à la tradition occultiste et
à la tradition littéraire (Le
Comte de Gabalis) ; c'est, comme l'ondine, l'un des
esprits
élémentaires des rosicruciens (voir J. Bony, op.
cit., p. 389). Le terme
est féminin quand il désigne l'animal, il peut
être féminin ou masculin, quand
il désigne un esprit élémentaire. (M.
Milner, op. cit., p. 319)
Occurrences :
" Gaspard de la nuit ",
" L'Alchimiste ", " La
Salamandre ".
Serpenteau
d'artifice : Pièce tournoyante qui
fait partie du matériel habituel des artificiers.
Occurrence :
" Le Falot ".
Silves (ou
sylves) :
" Dans la littérature latine, recueil de
pièces de vers détachées. "
(J. Bony, op. cit., p. 397).
Occurrences :
Titre du livre VI ; " Ma chaumière ".
Sinople :
Un des
émaux héraldiques, de couleur verte
(représenté par des lignes diagonales
descendant de gauche à droite.
Occurrence :
" Gaspard de la Nuit ".
Soldoïer :
Payer des
soldats (verbe d'ancien français) (J. Bony, op. cit.,
p. 393).
Occurrence :
" Les
Grandes Compagnies ".
Soudrille :
Mot ancien sorti d'usage à
l'époque de Bertrand : soudard
indiscipliné et libertin (J. Bony, op. cit.,
p. 368).
Occurrence :
" Gaspard de la Nuit ".
Taille :
Tranchant de
l'épée ; à la taille,
se disait d'un homme dont la tête était mise
à prix (J. Bony, op. cit., p. 393).
Occurrence :
" Les
Grandes Compagnies ".
Tarasque :
Dragon
fantastique de la vallée du Rhône,
dompté par sainte Marthe, selon La Légende
dorée, et représenté chaque
année dans la fête populaire de Tarascon et de
Beaucaire (J. Bony, op. cit., p. 381). Dans
" Le Maçon ", les
" tarasques de pierre " désigne les
gargouilles.
Occurrences :
" Le Raffiné " ; " Le
Maçon ".
Toton :
" Petite
toupie marquée de lettres et de chiffres ; Helen
Hart Poggenburg attribue
au toton, sans donner sa source, une utilisation
cabalistique " (Note de
J. Bony, op. cit., p. 371).
Occurrence :
" Gaspard de la Nuit ".
Tourteau :
" Masse constituée du résidu de grains
pressés servant d'aliments pour les
animaux ".
Occurrence :
" Le Maçon ".
Trébuchet :
Petite
balance de précision.
Occurrence :
" Le Capitaine Lazare ".
Troussé : Ce terme, employé dans " Les Reîtres ", fait difficulté, note J. Bony : " Helen Hart Poggenburg propose le sens médiéval de chargés (non attesté par Littré) ; J.-L. Steinmetz suggère le sens culinaire : la volaille troussée est ficelée avant d'être embrochée ou enfournée, ce qui présente de façon pittoresque l'attitude des bohémiennes en croupe " (op. cit., p. 392).
Turlupin :
" Le
nom d'un célèbre farceur du début du
XVIIe siècle en vint à
être
appliqué aux mauvais plaisants. Le mot avait
désigné antérieurement des
hérétiques des XIIIe et XIVe
siècles. " (J. Bony, op.
cit., p. 379).
Occurrence :
" Les Deux Juifs ".
Varlet :
Valet (J.-L.
Steinmetz, op. cit., p. 286).
Occurrence :
" Gaspard de la nuit ".
Vaticiner :
Prédire.G. Vanhese-Cichetti note
dans" L'archaïsme stylistique dans Gaspard de
la nuit " que le
terme était inusité à
l'époque de Bertrand.
Occurrence :
" Le Clair de lune ".
Vidrecome :
Grand verre orné en usage en
Allemagne et aux Pays-Bas en certaines occasions solennelles (M.
Milner, op.
cit., p. 315).
Occurrence :
" Le Capitaine Lazare ".
Viédase :
" Injure provençale (vit
d'âne) : imbécile " (J. Bony, op.
cit.,
p. 378).
Occurrence :
" La viole de Gamba ".
Viole de
Gamba : On
devrait avoir soit viola di Gamba, soit viole de
Gambe. Bertrand mêle
curieusement le français et l'italien, " pouvant
laisser croire au lecteur
que Gamba est une ville comme Crémone ; la viola
di gamba (viole de
jambe), ancêtre du violoncelle, était dite en
français basse de viole "
(J. Bony, op. cit., p. 377).
Occurrence :
"La viole de Gamba ".
Violier :
Giroflée.
Occurrence(s) :
" Gaspard de la Nuit ".