ASSOCIATION POUR LA MEMOIRE
D'ALOYSIUS BERTRAND
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Béatrice APPIA

Présentation par Yves Blacher

Gaspard de la Nuit d’après Aloysius Bertrand
par Béatrice APPIA , artiste peintre (1899-1998)

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Grâce à un article de Julien Bisson sur notre association dans Magasine Lire de cet été 2007, Olivier et Anne-Marie Appia, neveux de l’artiste prolifique et passionnée de littérature Béatrice Appia ont pu contacter notre association. Ils se sont rendus à notre réunion du 16 Septembre et ont apporté une copie du Gaspard de la Nuit par Béatrice Appia afin de nous présenter l’ouvrage.

Grâce à ces personnes, un contact des plus passionnants a pu être établi avec Yves Blacher, fils et ayant droit de l’artiste, qui nous a apporté des précisions essentielles et mis à notre disposition sa propre copie de l’œuvre, dont l’original a été donné de son vivant par l’artiste à la Bibliothèque Nationale, en 1976.

L’association a effectué quelques recherches sur le site de la BNF : l’ouvrage est conservé à la Bibliothèque Richelieu au Cabinet des Estampes et des photographies. Il est consultable sur place et sa côte est la suivante : TB- 918 -PET FOL (Richelieu- Estampes et photographies -magasin)

Nathalie Ravonneaux, membre de l’association, a testé pour nous les modalités d’accès au Cabinet des Estampes où l’original de cette œuvre inédite est scrupuleusement conservé:

« Pour accéder au document, il faut tout d'abord solliciter une autorisation motivée (à moins d'avoir une carte annuelle de chercheur donnant accès au cabinet des estampes). Il faut ensuite se rendre rue de Richelieu. Là, il suffit de traverser le jardin Vivienne à l'intérieur des bâtiments de la BNF et monter au deuxième étage. Au cabinet des estampes, il faut demander une place en échange de la carte de lecteur, déposer toutes ses affaires au vestiaire (encre et stylo bille interdits), puis demander le document en précisant la cote qu'il faut avoir préalablement cherché sur le catalogue informatique. On ne peut ensuite le consulter qu'à une table spéciale avec des gants... »

Tout cela paraît en effet… excessivement simple !

Nous avons donc décidé de réagir au plus vite devant le risque de la bousculade qui ne manquerait pas de perturber la tranquillité des lieux après la diffusion de ces informations…

Il faut dire, aussi, que la volonté de Yves Blacher de faire connaître l’œuvre de feu sa mère, la beauté et l’originalité de l’ouvrage, enfin cette rencontre de l’imaginaire poétique de deux artistes, Aloysius Bertrand et Béatrice Appia, inspirent cette nécessité, et notre démarche en tant qu’association soucieuse de mémoire et de diffusion : de rechercher un éditeur pour le Gaspard de la Nuit de Béatrice Appia d’après Aloysius Bertrand, afin de pérenniser et faire vivre cette rencontre artistique inédite.

Monsieur Yves Blacher nous a fait parvenir un CDROM de l’œuvre entière décrite ci-dessous par lui-même, avec l’autorisation d’éditer cette œuvre sur notre site pour la présenter, et, d’autre part, de nous adresser à l’éditeur de notre choix afin qu’une version papier digne de ce nom puisse voir le jour.

« A propos de la copie de l’œuvre de Béatrice Appia en ma possession je vous précise qu’après mon étude, sur les 33 dessins aquarellés de l’album, 7 comportent un mélange de dessins et de textes et 26 les dessins seuls. 23 textes séparés accompagnent le nombre équivalent de dessins. Le format de ces feuilles est de 28 * 20,5 cms. L’album est formé de photocopies sur papier photo collées sur cartons album à grosse reliure spirale de type bureau. »

Nathalie Ravonneaux a complété ces éléments d’après la consultation de l’original et des registres de la BNF :

« Le support de l'oeuvre est un cahier pour "croquis-dessin" à spirale. Les aquarelles sont généralement sur la page de droite, la page de gauche étant réservée à des citations ou des titres de poèmes ou des « livres » tirés de l'oeuvre d'A. Bertrand (avec quelques ajouts malicieux de la dessinatrice), à l'exception de quelques doubles pages d'illustrations (…)

(…)Un microfilm du registre des dons permet de retrouver la date du dépôt.
Il s'agit d'un don de Béatrice Appia datant du 21 novembre 1975.
Un coup d'oeil rapide sur le registre de 1975 m'a permis de constater que cette année-là, Béatrice Appia a fait au moins 4 dons (dont un comportant un très grand nombre de pièces), les 20 mars, 22 juillet, 25 septembre (quantitativement le plus important), 21 novembre.
Le cahier Gaspard de la nuit est entré avec quatre gouaches, une estampe, sept vues de Paris vers 1920-1930(dessins). »

De Béatrice Appia ont été notamment éditées:


Présentation du Gaspard de la Nuit de Béatrice Appia,

par Yves Blacher, fils et ayant droit de l’artiste

Ma mère, artiste peintre graveur de son métier, excellente dessinatrice douée d’une imagination débordante, a inventé le style “imaginaire“ et l’a appliqué avec plus ou moins de fantaisie dans la plupart de ses travaux. D’ailleurs, elle a dit maintes fois avec fierté : « Je suis une imagière, j’aime beaucoup ce que je fais», ce qui explique bon nombre de ses dessins colorés à l’aquarelle ou non, remarquables par leur beauté et leur variété sur des sujets divers. Elle tirait ses dessins de souvenirs vécus ou bien en s’inspirant d’une quelconque œuvre littéraire lue auparavant. J’ai ainsi comptabilisé d’elle :

D’ailleurs, son imaginaire ne s’arrête pas là, elle a peint 135 tableaux à l’huile, quelques gouaches et reproduit par gravure sur métal 35 dessins à elle dans ce style.

En tant que fils, j’ai souvent observé dans mon enfance comment ma mère faisait son travail au dessin. C’était généralement à notre domicile parisien du 7ème arrondissement qu’elle l’exécutait sur une grande table de salle à manger quand elle n’avait pas le temps d’aller peindre un tableau à l’huile à son atelier parisien de peinture d’art distant de plusieurs kilomètres. Elle commençait toujours au crayon graphite à mine tendre sur papier dessin blanc à grain fin, exécutant un tracé rapide et sûr quelles que soient les formes et sans jamais hésiter. Elle gommait parfois pour ensuite appliquer une certaine harmonie de formes dans l’ensemble de son œuvre. Quand elle le pensait nécessaire, elle ajoutait un monologue à petits caractères majuscules à côté d’un dessin, jamais sous forme de bulles. Quand elle trouvait que le dessin global lui allait bien, elle complétait son travail à l’encre de chine au moyen d’une fine plume en acier. Une fois l’encre sèche, elle gommait pour faire disparaître les traits précédemment tracés au crayon puis, quand elle le désirait, elle finissait en colorant à l’aquarelle avec un pinceau de grosseur moyenne à soies fines, de préférence à la lumière du jour, rarement à celle d’une lampe électrique, choisissant et mélangeant ses couleurs sans jamais se tromper. Elle avait une préférence pour les couleurs vives et suffisamment voyantes. De cette façon, elle était sûre que ses dessins, colorés ou non, ne s’effaceraient jamais avec le temps.

J’ai dans ma collection personnelle de très nombreux dessins qu’elle a exécutés à différents moments de sa vie.

Yves Blacher, Octobre 2007.

Aquarelle n°1

Aquarelle n°4

Aquarelle n°22

Aquarelle n°49

Aquarelle n°50